Comment définir vos tarifs en tant que freelance ?

Visez un revenu qui couvre tous vos frais et vous permette de vivre confortablement, avec des missions passionnantes et suffisamment de temps pour vous, vos amis, votre famille et vos loisirs. Pour le calculer, procédez comme suit :

Faites une estimation de votre revenu net comme base pour le calcul de vos tarifs.

• Sur votre revenu annuel net imposable, vous devez payer environ 25 % de cotisations sociales. Votre impôt des personnes physiques est également calculé sur ce montant. Il est difficile de donner un pourcentage fixe en la matière, car cela dépend de votre situation personnelle (marié·e/cohabitant·e, enfants à charge...). En tant que freelance, vous devez vous attendre à « céder » environ la moitié de vos revenus en cotisations sociales et en impôt sur le revenu des personnes physiques.
• Le statut d'indépendant entraîne également des frais supplémentaires : voiture, frais de déplacement, comptable, assurances, formation, bureau et fournitures, ordinateur et logiciels, marketing... Des coûts à intégrer absolument dans votre calcul.

Combien de semaines par an et combien d'heures par semaine allez-vous travailler ? Tenez compte des vacances et des jours fériés, des périodes plus calmes (par exemple l'été), des jours où vous participez à des formations ou à des événements, ainsi que des éventuels jours de maladie. Sachez que certaines heures ne peuvent pas être facturées aux clients. Notamment le temps consacré à la prospection, à l'administration et à la comptabilité, à la préparation des offres et des factures, à la prise en charge de votre propre marketing... Les freelances débutants sous-estiment souvent ces heures non facturables, qui peuvent représenter jusqu'à 30 % de leur temps. 

Attention : ce n'est qu'une estimation. Si vous débutez, je vous recommande de faire le calcul ci-dessus avec votre comptable. Vous éviterez ainsi des surprises si vous avez oublié de prendre en compte certains postes de coûts.

Plus vous avez d'expérience, plus vous pouvez apporter de valeur ajoutée aux clients. Vous pouvez répercuter cet aspect dans votre tarif. Les connaissances et l'expertise acquises au fil des ans ont une grande valeur. C'est pourquoi il est bon de réévaluer régulièrement votre tarif horaire.

Chaque mission est différente. Dans le cas d'un projet complexe ou d'un travail à court terme, vous pouvez demander un tarif plus élevé. Soyez transparent·e à ce sujet avec le client et expliquez-lui l'augmentation des tarifs. Si vous communiquez bien, le client le comprendra - c'est du moins ce que m'a appris mon expérience.

Les grandes entreprises ont souvent des budgets plus importants qu'une PME. Si vous faites payer un prix plus élevé, il va de soi que vous fournissez un service de qualité supérieure - le client doit en avoir pour son argent. La région a aussi une influence sur le prix. De même que le secteur d'activité. Demandez à d'autres freelances de votre secteur quels sont leurs tarifs. Assurez-vous que vos tarifs sont conformes à la norme sectorielle.

Je trouve que c'est un aspect très important, souvent sous-estimé. Réfléchissez sur ce qui vous rend si spécial·e et intéressant·e pour un client. Quelle est votre USP (« unique selling proposition »), qu'est-ce qui vous distingue de vos concurrents ? Quel service fournissez-vous aux clients, quel est votre « petit plus » ? Mettez en avant votre valeur ajoutée grâce à votre image de marque. Partagez votre expertise via les réseaux sociaux (ex. LinkedIn), rédigez des blogs et des articles... Ainsi, vos clients (potentiels) verront pourquoi ils doivent absolument travailler avec vous.

Un tarif horaire n'est pas pertinent pour tous les freelances. Les traducteurs, rédacteurs et journalistes travaillent souvent avec un prix par mot, ligne ou page. Les graphistes utilisent généralement un prix par projet et les consultants travaillent selon un tarif journalier. En tant que rédactrice indépendante, je fais les deux : pour certains clients, je travaille selon un tarif horaire, pour d'autres missions, je détermine un prix fixe à l'avance. Cela dépend de la façon dont le client aime travailler, je suis flexible vis-à-vis de mon client.

Travailler en fonction d'un prix total présente des avantages :

• Le client sait combien coûtera un projet particulier.
• Vous ne devez pas tenir compte de votre tarif horaire ou du temps que vous consacrerez ou avez consacré à la mission.
• Votre prix fixe peut dépendre de la complexité ou de l'urgence d'une mission. Vous pouvez ainsi moduler votre tarif de façon plus flexible.

Conservez un aperçu des heures prestées, même si vous travaillez avec un prix fixe. De cette façon, vous pourrez calculer par la suite votre tarif horaire. Un point important afin de pouvoir faire des offres plus précises à l'avenir. De plus, cela vous permettra de travailler efficacement sur un projet.

Un prix trop élevé ou trop bas peut faire fuir les clients. Fixer des prix trop bas ne garantit pas un nombre élevé de projets et de bons clients. Visez des tarifs conformes au marché, correspondant à votre expérience et à votre service. Osez vous « vendre » et négocier les prix.

Certains freelances tentent de remporter des contrats en travaillant au plus bas prix possible. C'est rarement une bonne stratégie, car il y aura toujours quelqu'un qui pourra le faire encore moins cher. Vous êtes expert·e dans votre domaine ? Osez donc demander un prix équitable, conforme au marché. Expliquez à votre/vos client(s) potentiel(s) la qualité et les services que vous fournissez et les résultats qu'ils peuvent attendre avec vous.

Vous avez un an d'expérience en plus et vous vous êtes amélioré·e dans ce que vous faites ? Vous vous êtes spécialisé·e dans un domaine où la demande est forte et l'offre faible ? Vous pouvez alors répercuter cela sur votre tarif horaire. Tenez également compte de l'augmentation du coût de la vie. Les salariés peuvent compter sur l'indexation automatique et reçoivent des augmentations de salaire régulières. En tant que freelance, vous ne bénéficiez pas de ces « avantages ». Veillez donc à ce que vos prix soient adaptés à l'augmentation du coût de la vie.